L’art arménien des croix en pierre: symbolisme et artisanat des khachkars
Expression pérenne de l’artisanat et de la foi arméniens, le «khachkar» (littéralement «pierre à croix») est une œuvre extraordinaire de l’art arménien. Des générations d’artisans ont sculpté ces objets de culte, et la population les croyait porteurs d’un pouvoir sacré. Bien qu’il n’y ait pas de répétition de modèles, les motifs gravés sur chaque «khachkar» comprennent toujours des symboles ornementaux représentant un soleil ou une roue de l’éternité. Elles représentent également des saints, des animaux ou d’autres éléments essentiels.
Les «khachkars» atteignent 1,5 mètre de haut et comportent en leur centre une croix ornementale sculptée, reposant sur le symbole du soleil ou de la roue de l’éternité, accompagnée de motifs géométriques végétatifs, de sculptures de saints et d’animaux. Les «khachkars» sont généralement fabriqués à partir de pierres locales et sculptés à l’aide de ciseaux, d’emporte-pièces, de lames aiguisés et de marteaux.
Les sculptures sont ensuite poncées à l’aide de sable fin. Les petites imperfections et les surfaces irrégulières sont éliminées à l’aide d’un enduit d’argile ou de chaux, avant d’être peintes. Une fois terminé, le «khachkar» est érigé lors d’une petite cérémonie religieuse. Après avoir été béni et oint, le «khachkar» est censé posséder des pouvoirs sacrés et peut apporter aide, protection, victoire, longue vie, souvenir et médiation pour le salut de l’âme.
Parmi les 50 000 «khachkars» que compte l’Arménie, chacun a son propre motif et il n’y en a pas deux identiques. L’artisanat du «khachkar» se transmet au sein des familles ou de maître à apprenti, enseignant les méthodes et motifs traditionnels, tout en encourageant les spécificités régionales et l’improvisation individuelle.
